Un Turbopropulseur pour avions légers...

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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Salut Philippe,

Ou là là, tu places la barre très haut avec 240 g/kWh : c’est le rendement d’un moteur Diesel « moyen » (un Diesel Common rail moderne est à 220 g/kWh)…

Si tu remontes en bas de la page 5 de ce sujet, tu verras que j’annonce plutôt 330 g/kWh sur le proto, sachant que notre objectif est à 290-300 g/kWh pour le moteur série… :blushing:

Si tu souhaites faire des calculs de perfos, il est plus prudent de prendre les valeurs suivantes :

A 100% de la puissance (100ch / 73,6 kW) :
CS : 300 g/kwh
Rendement : 28,2 %
Conso de Kero ou Fioul ou autre : 28 L/h

A 75% de la puissance (75ch / 55,2 kW) :
Cs : 325 g/kWh
Rendement : 26%
Conso de Kero ou Fioul ou autre : 23,3 L/h

Masse du moteur complet 40 kg.

Et : oui, le moteur série est déjà prévu avec « Réducteur / Corps HP / Corps BP / Echangeur » en ligne => donc possibilité de faire un capot très effilé (voir vue de l’avant-projet).

Voilà, A+
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,

Bon, en reprenant les valeurs de Damien :

- Puissance max continue turbine au FL115 = 73,6 kW avec une consommation spécifique de 300 g/kWh
ou
- puissance de croisière = 55,2 kW avec une consommation spécifique de 325 g/kWh

Toujours un rendement hélice 80% (pour les mêmes raisons...)


Reprise du calcul


1/ Cas d'un MC100, SCx = 0,14 m²


Plein gaz au niveau 30 : Vitesse lue 313 km/h, Vitesse vraie 327 km/h pour une consommation de 8,5 litres/100km
A 75% au niveau 30 : Vitesse lue 284 km/h, Vitesse vraie 297 km/h pour une consommation de 7,6 litres/100km

Plein gaz au niveau 115 : Vitesse lue 299 km/h, Vitesse vraie 357 km/h pour une consommation de 7,7 litres/100km
A 75% au niveau 115 : Vitesse lue 272 km/h, Vitesse vraie 325 km/h pour une consommation de 6,9 litres/100km


2/ Cas d'un CP80, SCx = 0,15 m²

Plein gaz au niveau 30 : Vitesse lue 306 km/h, Vitesse vraie 320 km/h pour une consommation de 8,6 litres/100km
A 75% au niveau 30 : Vitesse lue 278 km/h, Vitesse vraie 291 km/h pour une consommation de 7,7 litres/100km

Plein gaz au niveau 115 : Vitesse lue 292 km/h, Vitesse vraie 349 km/h pour une consommation de 7,9 litres/100km
A 75% au niveau 115 : Vitesse lue 272 km/h, Vitesse vraie 325 km/h pour une consommation de 7,1 litres/100km


3/ Cas d'un racer moderne (SCx=0,1m²) :


Plein gaz au niveau 30 : Vitesse lue 344 km/h, Vitesse vraie 360 km/h pour une consommation de 7,7 litres/100km
A 75% au niveau 30 : Vitesse lue 312 km/h, Vitesse vraie 327 km/h pour une consommation de 6,9 litres/100km

Plein gaz au niveau 115 : Vitesse lue 329 km/h, Vitesse vraie 392 km/h pour une consommation de 7 litres/100km
A 75% au niveau 115 : Vitesse lue 299 km/h, Vitesse vraie 356 km/h pour une consommation de 6,3 litres/100km


Bien évidemment, les consommations sont un peu moins bonnes qu'avec un rendement de diesel,
mais ce n'est pas demain la veille qu'on aura un diesel avionné fiable de 100 CV qui ne dépasse pas 40 kg !

Et compte tenu de l'écart de masse au CV d'un diesel avionné réel avec son système de refroidissement,
il faudrait un moteur d'au moins 160 CV pour obtenir des performances comparables avec un avion rapide avec la même charge utile.
Finalement, la consommation de carburant ne serait pas meilleure, mais pire !
Ce n'est qu'avec un avion de grande taille lourd et lent que le diesel peut encore avoir un avantage de consommation sur ta turbine...


Bons Vols

Philippe dejean
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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Salut à tous :Jumpy:

Merci Philippe pour les calculs... il va falloir attendre les mesures au banc pour confirmer tout celà !

Ben sinon, ça y est, le turboprop a tourné (sans les échangeurs pour le moment) ce WE. Nous avons effectués 4 rotations : ça marche impeccable pour le moment.

Je vous laisse apprécier les vidéos :TH

A+

Première rotation :



Deuxième démarrage avec petites montées en régime :

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cp1315
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par cp1315 »

Superbe Damien, j'achète :Jumpy: :Jumpy: :Jumpy:
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour Damien,

A Laurent qui pensait qu'il fallait juste pousser la manette moi, tu as répondu :
FAUVET Damien a écrit :Ben, concrètement, pour le pilote... oui Laurent :captain: Le FADEC se chargeant de gérer tout ça !
Etant un vieux pour qui l'antique régulateur à boules sera toujours une référence de robustesse face à l'électronique numérique qui "plante" et "reboote" au moment le plus (in)opportun, je suis toujours circonspect vis à vis du DEC (contrôle numérique d'un moteur) mais quand celui-ci à un FA (pleine autorité, c'est à dire pas de possibilité de repasser en "manuel"), j'ai du mal à ne pas angoisser... Mais bon, faudra bien que je m'y fasse !

Mais quitte à avoir ce "truc", ne peut-on pas en tirer parti pour l'interfacer avec un capteur de pression différentiel biomédical (pas cher), un potentiomètre ou un bouton à impulsions, un afficheur, et un bouton poussoir à travers un petit module "Arduino" par exemple...

L'idée est de faire un "auto-manette du pauvre" dont l'intérêt est illustré dans les exemples suivants :

1/ En approche. - Si par exemple, la vitesse d'approche est de 70 kts, on affiche 70 à l'affichage qui clignote à l'aide du bouton ou du potar et on valide (ce qui rend l’affichage 70 fixe).
A partir de là le capteur de pression différentiel, (astucieusement connecté au tube de Pitot) permet d'asservir le moteur à la consigne de vitesse indiquée et le pilote peut s'occuper du reste (volets, train d'atterrissage, assiette, point d'aboutissement, turbulences, radio, etc...) sans risquer de voir la vitesse s'éloigner de plus d'un ou 2 kts des 70 kts demandés. A l'arrondi, l'action sur la manette des gaz pour les réduire déconnecte automatiquement l'auto-manette dont l’affichage redevient clignotant.

2/ En air agité. - La vitesse ne doit pas dépasser la limite de l'arc jaune. Une fois contrôlée par l'auto-manette, c'est un souci de moins pour le pilote déjà bien secoué (au sens propre).

3/ En cheminement - Sur certains cheminements, la vitesse ne doit pas dépasser 125 kt, là encore l'auto-manette permet de se concentrer sur le reste, en commençant par regarder dehors :angel_not:


Sur une base presque identique, (microcontrôleur, capteur de pression différentiel biomédical, afficheur, bouton d'activation), on pourrait faire une autre application intéressante pour commander les volets électriques d'un avion à profil d'aile laminaire.
L'intérêt du profil laminaire, c'est une plus faible trainée que celle d'un profil classique. mais cet intérêt n'apparait que pour une plage d'angle d'incidence assez réduite, représenté par la fameuse "poche laminaire" de la polaire du profil. En dehors de cette poche, c'est à dire pour des Cz supérieurs ou inférieurs, le profil laminaire ne traine pas moins qu'un profil classique.

Le braquage de volets permet de déplacer la bosse laminaire pour des Cz différents, et depuis quelques dizaines d'années certains planeurs utilisent des volets pour rester en mode laminaire à "spiraler" faible vitesse (et fort Cz) avec +10 ou +15 degrés positifs ou en transition à grande vitesse (et faible Cz) avec -3 ou -5 degrés "négatifs" (c'est à dire avec les volets légèrement braqués vers le haut)

Pour les avions à profil laminaire, l'asservissement du braquage des volets à la vitesse indiquée permettrait de faire voler l'avion en permanence au milieu de la fameuse "bosse laminaire" et donc de réduire la trainée, que ce soit pour :
- voler plus vite,
- améliorer le taux de montée
- consommer moins de carburant (et aller plus loin :lol: ).

Pour un racer qui alterne les lignes droites et les virages serrés, l'ajout d'un accéléromètre, ou d'un capteur d'action à cabrer serait peut-être nécessaire, mais pour un avion de voyage sensé voler tout droit la plupart du temps, la solution simple devrait suffire.

Bon, Damien, je pense que tu as bien d'autres chats à fouetter (les pauvres !) pour l'instant, mais ça pourrait bien préfigurer un CP80 "turbinisé" et retravaillé pour en faire un monoplace de "voyage rapide"...
Et si ton FADEC de série avait une provision pour la connexion d'un module externe, ça pourrait être intéressant.

Encore et toujours Bravo et Bons Vols

Philippe Dejean
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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Salut Philippe... quelle imagination !!!

Alors tout d'abord, tu seras heureux de savoir que le FADEC que j’utilise possède déjà une entrée « speed limitation ». Il suffit de raccorder un petit capteur de pression au Pitot puis de connecter cette sonde au FADEC. Cette entrée va agir comme un limiteur de vitesse : manette à fond, le FADEC va réduire le régime moteur si la vitesse présélectionnées est dépassée… c’est une option qui existe, mais que je n’utilise pas (pour le moment).

Tu sais, moi non plus je ne cours pas après l’électronique … mais il faut bien admettre que la fiabilité d’un système électronique « Aviation » est souvent supérieure à un système mécanique… (tous les réacteurs, depuis les années 80, sont à FADEC, donc électronique plaine autorité. Idem pour les commandes de vol).

Par contre, l’utilisation d’une « Arduino » est OK pour de l’acquisition de données, mais surtout pas pour gérer des paramètres vitaux (comme la vitesse de l’avion). En effet, ces petites platines sont très « sympas », mais n’ont pas la fiabilité requise pour ce type d’application !

De toute façon, comme tu le disais « je me concentre sur l’essentiel » : faire un moulin fiable (donc simple) et performant.

En attendant la suite, quelques photos du banc… comme vous pouvez le constater, l'hélice était en drapeau pour les premiers essais (pour éviter un sur-régime N2 lors des premiers démarrages) :
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cp1315
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par cp1315 »

Rassures nous Damien, l'encombrement va être réduit ? Sinon bonjour la longueur des capots :lol: :lol: :lol:
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Pascal
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Pascal »

Bonsoir
Et tout d'abord BRAVO Damien

Et si le capot est long... moi ca me va, nous aurons des Pilatus....

Juste une question: la laision mecanique palier helice au reduteur me fait un peu peur. Mon tagazou aura besoin de 200 cv et toute la traction sera appliquée sur la laision palier helice boitier exter du reducteur.
n'est il pas possible de faire traverser le palier hélice au travers de tout le reducteur et de reprendre une partie des forces de traction sur le boitier arriere et au passage a l'interieur mettre le petit pignon sur palier aussi??
Je n'y connais absolument rien en resistance des matériaux... alors cette question pour avoir juste une reponse pour me rasurer...
En tout cas, mon choix est fait, si tu fais un 200 cv... ca sera ta turbine...
Amitiés
pascal
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour Laurent,
cp1315 a écrit :Rassures nous Damien, l'encombrement va être réduit ? Sinon bonjour la longueur des capots :lol: :lol: :lol:
Je me trompe peut-être, mais avec l'échangeur en plus, le capot ne pourra pas être notablement plus court que le montage sur le banc, du moins pour la version "en ligne" dont la vue en perspective est quelques mails + haut.
(D'ailleurs Damien, pourrais tu donner les cotes approximatives pour cette versions ? :angel_not: )

Mais même si la longueur du capot augmente, c'est une bonne chose pour la motorisation à turbine d'une Emeraude.
En effet, même en mettant une batterie assez grosse devant la cloison pare-feu, les 40 kg du turbopropulseur ne suffiront pas à conserver le centrage de l'avion prévu pour un C90/O-200 ou un Potez.

Plutôt que de rajouter une cinquantaine de kilos de gueuses :akuma: , il est plus logique de récupérer le moment en augmentant le bras de levier, c'est à dire en avançant l’hélice. (celle -ci peut aussi être à pas variable en vol, la masse du système de variation de pas placé très en avant contribuant au moment du poids du GMP.)

C'est d'ailleurs ce qui est arrivé sur beaucoup d'avions à gros moteurs à pistons lors de leur "turbinisation"... Le problème le cas échéant étant que cette augmentation de surface latérale à l'avant réduit la stabilité en lacet. La parade consiste à augmenter la surface de la dérive et/ou de la gouverne de symétrie.

Tout ça pour dire qu'un capot plus long d'un petite cinquantaine de centimètres serait assez dans le sens de l'histoire... Alors, plutôt que de crier avant d'avoir mal, j'ai essayé de voir ce que ça donnerait approximativement sur le plan esthétique en faisant évoluer les 3 vues.

En dehors du fait que j'aurais pu placer la prise d'air ailleurs que sous le cône d'hélice (deux prises plus petites sur les côtés ?) et la sortie d'échappement ailleurs que vers le bas comme pour le moteur à pistons, ça ne me semble pas du tout inesthétique...

(J'irais même jusqu'à dire que pour un avion s'inspirant du spitfire, l'Emeraude originelle a le capot trop court... Non, pas sur la tête ! :bangin: )


Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,
Pascal a écrit :Juste une question: la liaison mécanique palier hélice - réducteur me fait un peu peur. Mon tagazou aura besoin de 200 CV et toute la traction sera appliquée sur la liaison palier hélice boitier extérieur du réducteur.
n'est il pas possible de faire traverser le palier hélice au travers de tout le réducteur et de reprendre une partie des forces de traction sur le boitier arrière et au passage a l’intérieur mettre le petit pignon sur palier aussi??
Je n'y connais absolument rien en résistance des matériaux... alors cette question pour avoir juste une réponse pour me rassurer...
En tout cas, mon choix est fait, si tu fais un 200 CV... ça sera ta turbine...
Amitiés
pascal
Même si on peut penser qu'un moteur de 100 CV tire moins fort qu'un moteur de 200 CV, on aurait tort de croire que les efforts sont moitié moindres : en réalité l'écart est beaucoup plus faible (et accessoirement, c'est ce qui permet quelquefois de sur-motoriser un avion sans avoir besoin de renforcer notablement la cellule.)

L'effort de traction maximal est atteint soit au point fixe (vitesse égal à celle du vent de face) ou au tout début du roulage, quand la vitesse-air est faible. Dans ces conditions de très faible vitesse, la traction de l'hélice dépend moins de la puissance du moteur que du diamètre de l'hélice (qui est limité par le régime de rotation du moteur et/ou par la hauteur de l’arbre hélice et donc toujours plus faible que l'optimum pour les très faibles vitesses).

Si l'hélice est adapté à la croisière (ce qui est généralement le cas), on peut même rencontrer des croisements de courbe de traction en fonction de la vitesse : Un O-360 avec une hélice à grand pas en partie décrochée peut tirer moins fort au point fixe qu'un O-200 avec une hélice de même diamètre mais à pas plus petit.
Pour les efforts gyroscopiques, les paramètres importants sont la masse (en fait l’inertie) de l’hélice et la vitesse de rotation. Là encore, à matériau d’hélice identique, ils seront très proches entre avec un O-200 à 2700 t/min ou une hélice un peu plus épaisse entrainée par un O-360 à 2500 t/min.

Ce qui me fait un peu peur avec le réducteur et l’arbre hélice du prototype de Damien, c’est l’apparente faiblesse en torsion :
Les pignons du réducteur sont de haute qualité avec des jeux faibles, et donc beaucoup plus légers, mais également beaucoup moins « rustiques » qu’une boite de réduction de matériel agricole. Une variation d’alignement ou de jeu, risque vite d’entrainer de gros dégâts.

Sauf erreur de ma part, le métal léger du carter du réducteur résiste beaucoup moins bien à la fatigue par grand nombre de cycles que l’acier ou la fonte de fer des carters de réduction de matériel agricole.

Pour ces deux raisons, je pense qu’il ne serait pas forcément inutile de rajouter des pièces de raidissement qui transmettraient les efforts alternés dus à l’hélice directement sur les points d’ancrage du turbomoteur, comme illustré dans la figure ci-dessous.

Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Bonjour à tous !
Alors, pour répondre dans l’ordre :

- Laurent : oui, le « moteur série » permettra un montage plus court que le démonstrateur technologique sur son banc (gain de 30 cm environ). Comme indiqué précédemment, le moteur définitif aura une tout autre « tête » que le moteur actuellement en test.

- Pascal : oui en effet, le porte-à-faux de l’hélice peut paraître non conventionnel :eyes: , mais ce moteur ne va pas voler, il restera statique sur son banc. Le déport de l’hélice est dû à la présence d’un couplemètre, qui disparaitra sur le moteur de série…
Voici une vue de l’avant-projet du moteur série sans le couplemètre.

- Philippe : « pas de couplemètre, pas de renfort »… pour paraphraser une expression pas sympa pour les manchots :angel_not: !
Plus sérieusement, tu trouveras ci-dessous les dimensions générales de l’avant-projet de moteur 100ch de série (donc dimensions susceptibles de changer…puisque c’est un avant-projet).

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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,

En reprenant les schéma prévisionnels de la future turbine de série à l'échelle, il semblerait que l'hélice ne doive avancer que d'une trentaine de centimètres, ce qui ne suffira probablement pas à rétablir le centrage d'une Emeraude... Par contre pour in CP20 prévu au départ pour un VW1100 sans démarreur ni batterie, ça devrait être tout bon.

Un réducteur différent (par exemple coaxial épicycloidal à deux étages) pourrait se révéler à la fois plus rigide que le roulement unique entre l'hélice et la dernière roue menée, et plus facile pour le dessin du capot...
En effet, le bas de la boite du réducteur à 238,9 mm de l'axe et juste derrière le plateau porte hélice implique un cône relativement gros (430 mm sur l'exemple)

Un réducteur moins gros, ou un arbre plus long (Avec 2 paliers pour reprendre plus facilement les couples gyroscopiques), faciliteraient le dessin du capot... Mais, il est bien trop tôt pour s'en soucier...

Questions subsidiaires, Damien :

1/ comment est assurée la génération électrique ? Par le démarreur sur le générateur de gaz ?

2/ As-tu prévu la génération de vide pour les instruments gyroscopiques ? Un micro-venturi (tel que ceux qui aspirent le détergent dans les "Kärcher" alimenté par le compresseur du générateur de gaz serait-elle envisageable ou vaut-il mieux alimenter directement un venturi plus gros par l'échappement de l'échangeur ?

Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Philippe : tu écris "Un réducteur moins gros, ou un arbre plus long (Avec 2 paliers pour reprendre plus facilement les couples gyroscopiques)"

Mais c'est déjà le cas, il y a même 4 roulements sur le démonstrateur : 2 devant le couplemètre et 2 derrière...!!! Voir ci-dessous :
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Et je vais effectivement essayer de réduire la surface frontale du réducteur en diminuant le module du dernier train d'engrenage (pour avoir un un réducteur circulaire diamètre 350 mm environ...). Un train épicycloïdale est trop coûteux à fabriquer.
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour Damien,

1/ Bravo (Nous l'avons tous déjà écrit, mais ça s'impose toujours)

2/ Effectivement, je n'avais pas vu les deux roulement tenant l'arbre hélice et la dernière roue menée... Une solution parmi les plus simples pour faciliter le capotage consisterait juste à rallonger l'arbre porte-hélice entre les deux roulements...
FAUVET Damien a écrit :Et je vais effectivement essayer de réduire la surface frontale du réducteur en diminuant le module du dernier train d'engrenage (pour avoir un un réducteur circulaire diamètre 350 mm environ...). Un train épicycloïdale est trop coûteux à fabriquer.
3/ Je suis d'accord si tu envisages de tout fabriquer, mais il y a peut-être une solution utilisant des pièces existantes, comme le réducteur rapport 3,17:1 fait par les avionneurs de moteurs Wankel Mazda qui utilisent des pièces de transmission Ford :

http://www.rotaryeng.net/psrus.html

Cela pourrait constituer un dernier étage compact au moindre coût...

Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,

Bien qu'officiellement, le CP20 Pinocchio 1 ait été remplacé par le CP90 Pinocchio 2, le 1 me semble plus adapté à certaines évolutions : :angel_not:

- Sans aucune autre modification que le montage d'un moteur deux temps Rotax 503 ou 582 équivalent, c'est un ULM monoplace... :yop:

- avec la turbine de Damien, une aile retravaillée et un train escamotable, on se rapproche significativement du petit "Spitire" de poche qui est à l'origine des CP à aile elliptique... Avec des performances impressionnantes ! :Jumpy:

A la masse de 300 kg (tout à fait atteignable : avec son VW plus lourd le prototype original pesait 170 kg à vide), son taux de montée friserait les 15 m/s (3000 ft/min, plus que les premières versions du "vrai" Spitfire) sur une assiette cabrée à 40 degrés. :boxed:

Bien sûr la motorisation à turbine avec son échangeur est nettement plus longue, l'hélice avancerait d'environ 55 centimètres, ce qui suffirait sûrement à rétablir le centrage... Et, à mon humble avis, son aspect se rapprocherait de celui d'un vrai chasseur de la seconde guerre mondiale. :lol:

Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Très sympa ce petit "turbo-spit" Philippe !

Je pense qu'il me sera possible de rendre le réducteur circulaire et plus petit sur la version définitive, notamment grâce à un régime de turbine BP plus faible (donc roue de sortie plus petite)...

Pour ce qui est de l'utilisation de pièces de transmissions auto Ford... ben je connais bien le sujet..
En fait, il y a 1 an, j'ai préparé ma Ford Mustang 1965, avec un moteur "351 Windsor" (5,7 litre) équipé :
- d'un arbre à came grande ouverture (270/280°)
- de pistons hautes compressions (passage de 9,5 à 11,5)
- de culbuteurs sur roulements à billes + poussoirs renforcés
- d'une pipe d'admission en alu réalésée
- d'échappements (libres :blushing: ) 4 en 1 accordés

Du coup j'en ai profité pour adapter une boite manuelle 5 vitesse de Shelby Cobra 1993, à la place de la boite auto Borg Warner C4, pas assez costaude pour le gros moulin (voir ci-dessous les photos du swap... Du coup j'ai une C4 non utilisée dans le fond du hangar, avec un double train épicycloïdale dedans !
Mais je souhaite réaliser mes propres pièces, car les adaptations conduisent souvent à des compromis plus ou moins heureux (mais cela donne aussi de très bons résultats pour un coût modéré, parfois !).

Au passage, je pense créer un post, un de ces 4, pour expliquer une autre modif que je viens de terminer (non sans peine) sur le 351 Windsor, et qui est adaptable sur un moteur à piston avionné : le remplacement du carburateur (gros quadruple corps) par une injection électronique quadri-points... ça marche fort (0 à 100 en 5s environ) :puppyeyes: !!!

Voila, la récréation est terminée... je laisse de coté la "préparation voiture" pour me consacrer à 100% à la turbine ! :angel_not:

Des petites photos de la S'tang quand même... qui, même si elle n'est pas une Piel, est un bel engin tout de même (et dessinée en hommage... pas au Spitfire, mais au P51 Mustang...)
Fichiers joints
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour Damien,
FAUVET Damien a écrit :Très sympa ce petit "turbo-spit" Philippe !
Je trouve aussi :lol:, d'autant que je n'y suis pour rien : la cellule est de Claude Piel et la turbine (attendue avec beaucoup d'impatience) d'un certain Damien Fauvet...
FAUVET Damien a écrit :Au passage, je pense créer un post, un de ces 4, pour expliquer une autre modif que je viens de terminer (non sans peine) sur le 351 Windsor, et qui est adaptable sur un moteur à piston avionné : le remplacement du carburateur (gros quadruple corps) par une injection électronique quadri-points...
Un Lycoming O-360 ferait plutôt dans les 5,9 litres et n'a que 4 cylindres, mais ça permettrait aussi d'accorder l'admission : Sujet en attente, mais plus prometteur que certains ne pourraient le croire, moins pour augmenter la puissance que pour abaisser la consommation : Il n'y a pas que le Rotax 912 qui puisse profiter d'une injection !
FAUVET Damien a écrit : ça marche fort (0 à 100 en 5s environ) :puppyeyes: !!!
Il faudrait que je le chronomètre, mais il me semble que même avec ses traînées supplémentaires permanentes, F-PYQO fait aussi bien...
FAUVET Damien a écrit :Voila, la récréation est terminée... je laisse de coté la "préparation voiture" pour me consacrer à 100% à la turbine ! :angel_not:
Encore Merci et Bravo... et Fonce !

Bons Vols

Philippe Dejean
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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Salut Philipe,

5 s le 0 à 100 km/h pour un Diamant... je pense que c'est plutôt 10 s... Un Cessna 182 avec un 235ch+ hélice à PV et 1 personne à bord fait le 0 à 100 en 9 s...

5 s c'est aussi l'accélération d'un Porche 911 4S. Il faut compter 4kg/ch pour descendre à 5s (le diamant est plutôt à 6 ou 7)....

Il y a une apli pour I-phone qui marche bien (déclenchement par capteur d'accélération + GPS pour détecter le passage à 100km/h). L'Emeraude est à 11-12s...
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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Ah oui, au fait, pour la génération électrique j'ai une petite idée qui me trotte dans la tête : monté un brushless (genre Plettenberg NOVA) de 15 kW (pour 2,5 kg), comme un alternateur (entraîné par une courroie crantée derrière le plateau d'hélice). Avec un contrôleur adéquat, il pourrait fonctionner en générateur en croisière, et fournir 25 kW au décollage (pendant 2 à 3 min), grâce à un pack d'accu léger : à étudier au niveau masse... :idea: :?: :!:

Le brushless en question :

http://www.plettenberg-motoren.net/inde ... as-nova-15
Pascal
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Pascal »

Composite thermo structuraux

Damien,
comment est réalisé un composite fibre carbone avec matrice SiC?

Il y a plusieurs fabricant de poudre SiC en Inde.

Pour faire un échangeur avec ce type de composite, qu'est ce qui est cher? le SiC? la fab de l'échangeur? frittage?

Si c'est le SiC, je peux creuser en Inde.

Pascal
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,
FAUVET Damien a écrit :5 s le 0 à 100 km/h pour un Diamant... je pense que c'est plutôt 10 s... Un Cessna 182 avec un 235ch+ hélice à PV et 1 personne à bord fait le 0 à 100 en 9 s...
Tu as raison, le Super-Diamant est un peu trop lourd, même avec les 180 HP du 0-360, car au départ le pas est trop long...
Il faudrait monter une injection :angel_not: , accorder l'admission et l'échappement, virer quelques kilos inutiles au niveau du train escamotable rendu fixe, une hélice à pas variable et on ne devrait plus en être très loin...
Mais enfin tel qu'il est, il accélère quand même pas trop mal pour ne pas nécessiter une piste trop longue.
FAUVET Damien a écrit :5 s c'est aussi l'accélération d'un Porche 911 4S. Il faut compter 4kg/ch pour descendre à 5s (le diamant est plutôt à 6 ou 7)....
Quand je pense qu'un CP210 équipé de ta turbine serait non pas à 4, mais plutôt à 3 kg/ch :dribble:
(il pourrait décoller d'un porte avion sans catapulte et sans vent relatif !) :lol:
FAUVET Damien a écrit :Il y a une apli pour I-phone qui marche bien (déclenchement par capteur d'accélération + GPS pour détecter le passage à 100km/h). L'Emeraude est à 11-12s...
A l'occasion, ça peut servir... pour régler une hélice réglable au sol...

Bons Vols !
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Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Philippe Dejean »

Bonjour Damien,
FAUVET Damien a écrit :Ah oui, au fait, pour la génération électrique j'ai une petite idée qui me trotte dans la tête : monté un brushless (genre Plettenberg NOVA) de 15 kW (pour 2,5 kg), comme un alternateur (entraîné par une courroie crantée derrière le plateau d'hélice). Avec un contrôleur adéquat, il pourrait fonctionner en générateur en croisière, et fournir 25 kW au décollage (pendant 2 à 3 min), grâce à un pack d'accu léger : à étudier au niveau masse... :idea: :?: :!:
Sans vouloir dire vraiment le mot, tu es en train de nous parler de de motorisation hybride...

L'utilisation d'un moteur brushless en générateur est possible quelque soit sa technologie (machine synchrone, synchrone à aimants permanents ou asynchrone) l'électronique est plus ou moins simple, c'est tout.

Mais le problème, c'est de savoir si le jeu en vaut la chandelle :

Si je résume, tu veux disposer de 100 kW (75 turbine + 25 électrique) soit dans les 135 HP pendant 2 ou trois minutes au décollage, puis d'environ 65 à 70 kW (75 turbine - 5 à 10 électrique pour recharger les accus) en croisière...

En gros, tu vises la puissance d'un O-320 de base (140 HP pleins gaz, 90 HP en croisière) avec ta turbine de 40 kg, un moteur électrique de 2,5 kg, l'électronique de puissance et de régulation (au moins autant) et les batteries (dont le prix s'envole avec la capacité massique (J/kg).

L'idée n'est intéressante que si la consommation spécifique est nettement moins bonne à la charge de croisière qu'à pleine charge, ce qui ne semble pas être le cas si j'en crois les chiffres que tu as donnés plus haut.

Et puis même si ça avait un intérêt énergétique, il faut compter que le nombre de cycle des batteries est limité...

Mais revenons à nos moutons : de 2 choses l'une :

- Si la consommation spécifique reste bonne à la charge de croisière, ne te casses pas la tête, ne casses pas ta tire-lire et ne détruis pas un des principaux intérêts des turbines : leur légèreté.

- Si la consommation spécifique devient calamiteuse à la charge de croisière, et à plus forte raison à la charge de croisière économique, alors il me semble qu'il y a une bien meilleure manière de résoudre le problème : la mise en parallèle.

La mise en parallèle consiste à produire la puissance voulue avec le nombre adéquat de générateurs travaillant à une charge de bon rendement.
Sur un réseau électrique qui consomme 50.000 MW à la pointe et seulement 20.000 MW au millieu de la nuit, on a par exemple et en simplifiant outrageusement : 30 tranches nucléaires de 1000 MW qui produisent sans s'arrêter à une charge variant de 100% à 65% (la base) des centrales (thermiques) qui démarrent et s'arrêtent tous les jours, et des centrales hydrauliques (barrage) qui permettent d'ajuster rapidement et finement la production à la consommation.

Un avion a besoin de 100% de la puissance au décollage et en montée, environ 67% en croisière et éventuellement 33% en descente et en attente.
La solution semble évidente : trois turbines de 100CV, comme la tienne, couplées ensemble sur un réducteur final à travers des roues libres permettraient de faire 300, 200 ou 100 CV sur l'arbre hélice (comme un O-540) toujours avec le même bon rendement de la pleine charge...
En cas de panne d'une des 3 turbines, les deux autres permettent encore de fournir la puissance de croisière...

Si tu veux une progression plus fine, rien n'interdit de coupler 4 turbines pour 100%, 75%, 50% et 25%

De là à dire que ta turbine de 100 CV est un peu trop grosse... :angel_not:
Que dirais-tu de proposer 2 moteurs composés l'un de 3 et l'autre de 4 turbines de 50CV ?

Pour la génération électrique seule, 15 kW, c'est beaucoup trop, 10 à 20 fois trop suivant les besoins de démarrage d'une turbine, qui me semblent supérieurs à celui d'un moteur à pistons de puissance comparable.

L'utilisation d'un moteur brushless plus petit me semble une bonne solution, mais de grâce, pas de transmission à courroie trapézoïdale comme dans l'automobile traditionnelle ! C'est une catastrophe énergétique!
A la rigueur, une courroie sans glissement (crantée) bien adaptée serait un pis-aller...

Mais la vraie solution me semble la prise directe au niveau de l'arbre intermédiaire de ton réducteur, entre 8000 et 15000 t/min ce qui est parfaitement possible pour un brushless de 1 kW...

Bons Vols

Philippe Dejean
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par Pascal »

Philippe

....et Damien il les entasse comment ses 3 ou 4 turbines ????

Je comprends que d'un point de vue cout industriel ca serait super top pour Damien. Une seule turbine de 50 cv et trois "moteurs" possibles. Mais ca me parait assez difficile a faire.
Trois turbines pour une gamme couvrant les constructions amateurs: 100 - 150 - 200 CV, ca me parait être plus pragmatique et réalisable. Me trompe je??? (un chimiste qui n'a pas de compétence particulière en motorisation et turbines mais qui peut aider pour de la chimie et résistance des matériaux)
Pascal
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FAUVET Damien
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Re: Un Turbopropulseur pour avions légers...

Message par FAUVET Damien »

Bonjour à tous !

Pascal : oui, pendant un moment je regardais du côté des composites thermo-structuraux, pour l'échangeur. C'est un matériau qui commence à percer dans l’industrie aéronautique.
Appelés aussi CMC (Composite à Matrice Céramique) ils sont constitués, comme leur nom l’indique, d’une matrice en céramique (le plus souvent en Sic : carbure de silicium) et d’un renfort tissé soit en Sic également, soit en fibre de carbone ou de verre pour des températures basses => la fibre de carbone se vaporise à partir d’une certaine T°, qui est trop basse pour mon application : 650°.
Si je souhaite utiliser du CMC, je suis donc obligé d’utiliser un renfort en Sic (fibre « Nycalon », produite au japon) qui coûte 150€ le M^2…
Pour le procédé de dépose de la matrice autour du renfort, la technique utilisée en Europe n’est pas le frittage est « l’infusion en phase vapeur ». Les molécules de Sic sont « transportées » dans un gaz, qui passe au travers du renfort dans une sorte d’autoclave, avec un process industriel très « pointu » : la matrice se forme autour du renfort. Les tuyères de fusées sont faites comme cela, ou les paupières primaires du moteur du Rafale... Mais inutile de te dire que cela coûte un bras…
Donc le CMC, pour un moteur abordable, ce n’est pas pour tout de suite !

Philippe (et Pascal aussi) :

Pour ce qui est d’une turbine hybride, il faut regarder le problème dans sa globalité.

1) Qu’est-ce qu’on demande à un moteur d’avion : donner 100 ch (75kW) au décollage (1min) et 80 ch (59 kW) en continu, tout en consommant le moins possible en croisière (80ch).

2) Bilan énergétique pour une turbine permettant 5 « boost » électrique de 1 min, sans recharge (donc moteur électrique fournissant 20 kW pendant 5 min), circuit divisé en 2 pour utiliser du matériel existant :
2 moteur Brushless de 10 kW (rendement 90 %) : 5 kg
2 contrôleurs / rechargeurs 200 A chacun (rendement 99%) : 0,8 kg
Batteries LiPo 44,4 V 2x6 éléments permettant 5 min (0,0833 h) d’autonomie, 85% de taux de décharge :
(20 000W x 0,9 x 0,99) = 22 450 W
22 450 W x 0,0833h = 1870 W.h
1870 W / 0,85 (taux de décharge) = 2200 W.h
Il faut donc, par exemple, 12 batteries comme celle-ci : http://www.euromodel-online.eu/batterie ... h-35c.html
Soit 12 kg de batterie LiPo… c’est la masse de la batterie acide- plomb de 50 Ah sur mon Emeraude… !!!!

Donc au final, si je remplace juste mon « alternateur + régulateur + batterie au plomb » par le circuit ci-dessus, pour 5-6 kg de plus, j’ai 20 kW (presque 30 ch) en plus pendant 5 min.

Pour la recharge (toujours à 1C sur une LiPo), la turbine sera prélevée de 2200 W.h / 5 = 440 W.h par « Boost » utilisé (soit 0,6 ch pendant 1h si un seul boost est utilisé sur un vol d’une heure => presque imperceptible sur la conco en croisière !)

Voilà, je pense que cela peut être intéressant d’avoir un moteur de 130 ch (5min) et 100ch (continu) de 46 kg + 12 kg de batterie Lipo par rapport à une turbine de 40 kg + 12kg de batterie au plomb !!! A étudier donc…

D’autant que oui, la Cs de la turbine est encore bonne à 80 % de la puissance maxi, mais est encore meilleure à 100% (dans cette config hybride, c’est un peu l’équivalent d’un moteur down-sizé).

Pour la mise en parallèle, j’y avais pensé (pas que moi d’ailleurs => Capstone propose ces microturbines en Grid-power = en parallèle). Mais c’est bien pour une station fixe. Pour un avion / hélico, ou il faut que la puissance soit disponible en 1 seconde si besoin, cela implique d’avoir… des batteries tampon (car un démarrage prend 20 s environ) ! Donc ce n’est pas une bonne solution pour un moteur aéro (à mon avis).

Bref, de toute façon, c’est de l’à côté, pour après… je me concentre sur l’essentiel pour le moment !
Verrouillé