blues de l'avgas

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diamant78
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blues de l'avgas

Message par diamant78 »

Puisque c'est le bar des amis je vous livre un petit sentiment qui me taraude parfois.

Bien que motivé à 10 000 % sur la construction de mon diamant, je me surprends souvent à penser : est-ce bien raisonnable de s'embarquer la dedans si dans dix ans l'essence à 3, 4 , 5 ... euros le litre rendra complètement déraisonnable de faire tourner un 180 cv ?

J'vous rassure, qd j'ai fini d'y pensé je retourne coller du bois ... mais bon.

Chris
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Gilor
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Message par Gilor »

Ben ! qu'es tu nous fait ?????? Un coup de déprime ??????
Je pense que si cela devait se produire ( il y a + de 30 ans que l'on nous dit qu'il n'y a plus de pétrole Remarque un jour cela va arriver mais quand ?)
Je pense que des dérivés ont été trouvé et les brevets rachetés par les compagnies pétrolière. Le temps venu il nous sortirons bien un p'tit produit miracle.
Aller, garde le moral et retourne à ta colle !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bon courage.
Gilor le chat
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Philippe Dejean
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Plus de pétrole ?

Message par Philippe Dejean »

Bonjour,

ça fait des dizaines d'années qu'on dit qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole... et jusqu'à présent, il y en a encore! Mais on est effectivement en train de vivre un moment crucial : le maximum de production mondial.
Quand on fore un puit de pétrole, il y a une première phase où le puit se fait, les roches se fracturent et la production augmente puis on atteint un maximum et la production se réduit lentement. Avec de l'injection de vapeur, de CO2 on peut fluidifier le pétrole, on peut pomper pour augmenter la production, mais la tendance à la baisse est inéluctable. Si on fait la somme de tous les puits du monde, il y a une baisse globale et en ce moment, le forage de nouveaux puits n'arrive plus à compenser cette baisse.
Ce n'est pas la fin du pétrole, mais la demande n'étant pas orientée à la baisse, c'est la fin du pétrole bon marché!

On pourra aussi des bio-carburants (l'éthanol dans les moteurs à essence à carburateur, c'est possible à condition d'augmenter le calibre du gicleur) mais la facture de carburant ne risque pas de baisser et au fur et à mesure que le marché va se tendre, on va certainement regarder ceux qui consomment du pétrole pour leurs loisirs d'un oeil de plus en plus critique : Sera-t-il bien vu de "gaspiller" cette denrée rare à l'amusement?

Est-ce la fin de l'aviation de loisir? Pas tout de suite, mais...

Enfin, c'est mon humble avis...
Modifié en dernier par Philippe Dejean le 26 oct. 2005 13:08, modifié 1 fois.
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Philippe Dejean
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Mais c'est pas une raison!

Message par Philippe Dejean »

Re-bonjour,

En relisant mon message ci-dessus, je me suis dit qu'il était beaucoup plus pessimiste que je ne le voulais !

Je précise ma pensée :
Oui, le pétrole ne va pas baisser de prix , mais on en a encore pour un moment...

Pour le plus grand nombre des pilotes, on a intéret à construire léger, fin pour voler au moindre coût énergétique... Mais le diamant est un avion fantastique qui mérite bien quelques sacrifices financiers !

Bon vols à tous !
Les fourmis sont des guêpes comme les autres !
AFFLARD Jean-Claude
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Plus de pétrole ? volez à l'eau !!!!!

Message par AFFLARD Jean-Claude »

L'orsque je terminait mon Ménestrel HN 433 (en 81) je me disait la même chose : à quois bon terminer la construction si on ne dispose pas d'essence ? (tu vois, ce n'est pas nouveau !!!) il est vrais que d'ici à quelques dizaines d'années, plus ou moins, le pétrole viendra à manquer, il sera alors réservé à l'armée, qui doit absolument faire voler ses lampes à souder... bref à moyenne échéance on a du soucis à se faire, sauf que..
Il y a deux ans je suis tombé sur une émission un dimanche matin sur RMC, il y était question d'un moteur qui fonctionne .... à l'eau (il y a longtemps que cette histoire circule) et le journaliste décrivait en effet un système d'alimentation adaptable sur tout les moteurs, nécessitant un petit bricolage appelé "Réacteur de Pantone" , dans le reportage un fermier témoignait après avoir installé le système sur un tracteur : il en était enchanté : (non ce n,'était pas un 1 er Avril !) depuis j'ai cherché, et trouvé le site sur lequel les plans d'adaptation sont donné : cela semble ultra simple (presque trop !) mais selon bon nombre de témoins : ca marche plutôt bien ! Les plans sont limité à des moteurs de petite puissance, installable par exemple sur une tondeuse à gazon.
L'article est accompagné de nombreuses photos pour le montage.
Pour les moteurs plus puissants (ex pour nos avions) le système n'est pas publié, Paul Pantone se réserve les droits afin de le vendre.
Remarque : il semble que cette invention gêne beaucoups de monde, Paul Pantone a reçu de nombreuses menaces sérieuses...
Question : y a t'il quelqu'un qui a bricolé cette adaptation ? et quel sont ses résultats ?
www.friend.ly.net/geet/plans.htm
http://jnaudin.free.fr/geet/html/geetplans.htm
Onnouscachetout.com
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Philippe Dejean
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Réflexions (bibliographiques !) sur le système pantone

Message par Philippe Dejean »

Bonjour à tous,

J'ai recherché de la documentation sur le système cité par Jean-Claude Afflard.
J'ai trouvé plusieurs sites où l'invention de Paul Pantone était décrite comme géniale, mais dérangeante pour les affairistes du pétrole, et les scientifiques bornés...

Je sais que la deuxième catégories existe, (je l'ai rencontrée)... Mais je ne pense pas en faire partie même j'ai une formation de "scientifique" : doctorat en science physique obtenu au laboratoire de physique des décharges (Il ne s'agit pas de poubelles, mais de décharges électriques dans les gaz, et en particulier de plasmas froids!)

Bon! Donc, j'ai essayé d'en savoir un peu plus et j'ai trouvé un certain nombre de publications dont deux brevets en commun avec la société kioritz (fabricant japonais de petits moteurs - pour débroussailleuses, talles haies, etc.).

De mes lectures, j'en retiens d'abord que l'essentiel des recherches de Paul Pantone repose sur un prétraitement du combustible ou du mélange carburé dans un réacteur utilisant la chaleur des gaz d'échappements, le réacteur étant composé comme un échangeur coaxial.

Le(s) brevets kiorits s'appliquent à des moteurs à deux ou quatre temps qui fonctionnent avec un mélange essence-huile. Le réacteur breveté sert à séparer par préchauffage l'huile du mélange carburé. D'après la description, cela permet de lubrifier efficacement le haut de cylindre tout en réduisant les imbrulés d'huile.
A première vue, ça peut marcher, et c'est même plutôt intéressant, mais pourquoi une dizaine d'années plus tard, les constructeurs de petits moteurs se sont presque tous orientés vers le quatre temps à graissage séparé par barbotage ou sous pression?
De toute manière, ça ne change rien au classique mélange essence-air...

Les autres "papiers" parlent de véritable moteur polycarburants : on attaque donc le vif du sujet
L'idée est de décomposer chimiquement le carburant (par exemple du pétrole brut) en utilisant la chaleur de l'échappement.
- Ce n'est pas à proprement parler un craquage : il n'y a pas de vapeur où de catalyseur (encore que... nous y reviendrons).
- Ce n'est pas non plus de la pyrolyse, même avec un échangeur thermique parfait, la température ne serait pas suffisante.
- Avec une entrée d'air additionnelle on pourrait même s'approcher du... gazogène!
Mais il semble que l'idée soit ailleurs: un tourbillon de plasma !
C'est vrai qu'un plasma est un formidable réacteur chimique, mais de quel plasma parle-t-on?
D'abord, il faut distinguer les plasmas chauds et les plasmas froids. A la base, un plasma est un gaz ionisé. Si on chauffe un gaz à une température suffisante, les chocs entre molécules sont suffisants pour en casser certaines et arracher des électrons périfériques. Ces électrons attirés par les ions positifs y retrouvent une place qui leur convient en crachant un photon au passage.
Une flamme suffisament chaude est une zone de plasma... (Chaud)

Mais il y a une autre manière pour ioniser un gaz : le soumettre à un champ électrique suffisant pour qu'un "électron libre" soit accéléré avec une énergie suffisante pour arracher un autre électron à une molécule du gaz. Il s'en suit une multiplication d'électrons (une avalanche). Une condition pour que cette avalanche ait lieu, c'est qu'avant de rencontrer la prochaine molécule, l'électron ait acquit une énergie suffisante. Le champ doit être élevé si les molécules sont rapprochées (pression forte), mais beaucoup plus faible si les molécules sont plus éloignées (vide partiel comme dans un tube fluorescent).

Il est clair que froid ou chaud, un plasma est un environnement où les grosses molécules ne font pas long feu! (et à ce titre, on pourrait obtenir un résultat similaire à celui d'un craquage catalytique)

Bon, dans le réacteur de Paul Pantone, on chauffe, mais pas assez pour faire un plasma chaud, donc il se passe autre chose.
Ensuite on fait baisser la pression à l'aide de l'aspiration du moteur (ou d'une pompe à vide complémentaire). Dans les réalisations décrites il n'y a pas de pompe à vide, donc on peut supposer que la pression descend dans le meilleur des cas de 100 kPa (1 bar - la pression atmosphérique) à 10 kPa. On est encore loin de la pression qui règne dans les tubes fluorescents... Et il n'y a ni électrode ni bobine d'induction ni aimant permanant pour créer un fort champ électrique ou magnétique dans le flux de gaz.
Pourtant, dans une description (que je prends comme vraie pour émettre des hypothèses, mais qu'il faudrait vérifier bien entendu) le réacteur crée et entretient un fort champ magnétique qui attire les objets ferreux. Cela suppose qu'il se crée un fort courant à l'intérieur, ce qui revient à dire qu'il s'y créerait un plasma : les ions positifs en mouvement suivraient un chemin différent de celui des électrons collectés par les parois métalliques qui forment une équipotentielle...
Si c'est vrai, qu'est ce qui forme l'ionisation initiale? (une combustion partielle des produits les plus légers au contact du tube central chauffé par les gaz d'échappement?)
Ensuite quel débit de plasma suffit à entretenir un tel champ magnétique?

Pour essayer de conclure...
1/ Le réacteur à des chances d'avoir une certaine efficacité si la pression interne est faible. Sans l'adjonction d'un système de turbodétendeur en amont entrainant un compresseur en aval, cette faible pression se traduit inévitablement par des pertes de charges importantes à l'admission du moteur. Ce qui peut (éventuellement) améliorer la combustion, et donc les rejets polluants n'est logiquement valable qu'à charge partielle du moteur. On peut noter que les expériences sur les moteurs à essence ont été faites sur des moteurs de motoculture à soupapes latérales, sur un vieux VW, et sur un gros V8 ve voiture américaine. Tous ces moteurs ne brillent pas par leur puissance ramenée à la cylindrée, et la puissance annoncée pour le VW n'est que de 12 kW... Que dans ces conditions, qui correspondent à voiture à une vitesse stabilisée de l'ordre de 80 à 100 km/h il est possible que la pollution soit réduite, mais il n'y a pas de quoi faire décoller un avion, même monoplace, qui trimbalerait un réacteur en plus.
Dans le cas du moteur diesel, il semble qu'on s'approche plutôt d'un moteur brûlant une certaine proportion de gaz issu du réacteur, l'allumage étant toujours assuré par l'injection de gazole dans la chambre de combustion - Ca peut donner de bons résultats, mais ça n'a rien de bien nouveau : beaucoup de diesels industriels sont utilisés pour brûler des COV (Composés Organiques Volatils)

2/ On est très loin du moteur à eau!
Il est question de tourner avec du pétrole brut (qui a un pouvoir calorifique peu différent de l'essence), ou de l'essence, auxquels on ajoute toutes sortes de produits plus exotiques... Mais nulle part, je n'ai lu que ce moteur pouvait tourner rien qu'avec de l'eau.
Il est question d'acide de batterie : L'acide sulfurique c'est passablement ionique et en quantités raisonnables, c'est détruit dans la chambre de combustion... même si on retrouve forcément des composés souffrés -et peut-être même plombés- à l'échappement ! (Peut-on vraiment parler de dépollution?)
Le lisier de porc, c'est principalement de l'eau et de l'urée, qu'on injecte couramment dans les chambres de combustion industrielles pour réduire les taux d'oxyde d'azote...

Donc, même si tout ça marchait parfaitement, (ce que je ne sais pas) ça ne serait sûrement pas la solution miracle pour nos petits avions... Mais heureusement, il y a d'autres pistes à explorer... (à suivre)
Les fourmis sont des guêpes comme les autres !
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