La Scintex, vu de l'interieur, par Louis de Goncourt.

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cp1315
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La Scintex, vu de l'interieur, par Louis de Goncourt.

Message par cp1315 »

La Société SCINTEX a fabriqué les Emeraude301A et C,
et Super-Emeraude 1310, 1315, 1330 (Continental, Potez,
Lycoming). La présentation, à posteriori, de cette Société
peut être vue au travers de mon cheminement aéronautique.

Cependant il me faut rappeler le contexte de l'époque.
J'étais jeune et travaillais alors au bureau de calculs
aérodynamiques de la SNCASO à Courbevoie, notamment
sur la présérie du Vautour. Je pratiquais vol à voile et à
moteur qui m'ont permis de connaître Monsieur Vehrnes,
président de l'aéroclub d'Enghien-Moisselles et directeur
de la Scintex. Géographiquement, les bureaux et ateliers
de la Scintex étaient une enclave dans les locaux de la
SNCASO à Courbevoie.

La SCINTEX était la première usine de production des
clignotants de voiture, avec les premiers feux "jockey"
des tractions, puis les productions Citroën et Renault.
Monsieur Vehrnes, passionné d'aviation légère, avait
embauché depuis quelques années Monsieur de Lagrevol
qui s'occupait de la fabrication d'hélices à pas variable
automatique et accrochage au grand pas en croisière.
La production était orientée sur le Norécrin et l'exportation
yougoslave.

Les clignotants faisaient vivre la Société. Lorsque le bureau
d'études Aviation a été créé avec Claude Piel et moi-même
pour la fabrication de l'Emeraude, j'ai simplement changé
de porte d'entrée tout en restant sur le même trottoir !
Ce qui me permettait de continuer à voir mes collègues
SNCASO pour discuter de problèmes ou trouver une
documentation technique.

La direction Scintex s'occupait de la fabrication en série et
à la chaîne des clignotants avec une rigueur vis à vis du
personnel nécessitée pour la rentabilité, tandis que
Monsieur Vehrnes s'était réservé son propre domaine Aviation
et petit fabrication de boites de vitesses pré- sélectives pour
les tourelles de char.

Le département Aviation jouissait d'une certaine individualité
propre aux études et recherches qui étaient à Courbevoie,
tandis que la fabrication des Emeraudes puis Super-Emeraudes
se faisaient à Riom dans les anciennes usines aéronautiques
Guerchais-Roche. Monsieur Buisson, pilote d'essais et de
réception faisait la liaison. Puis, pour rapprocher la fabrication
du bureau d'études, la dernière série de Super-Emeraude
a été transférée à Beynes à la CAARP dirigée par Monsieur Mudry.

Monsieur Vehrnes étant arrivé à la retraite, les 2 petits
départements qu'il dirigeait personnellement : boite de vitesses
et aviation, ont été supprimés. C'est ce qui a conduit
Monsieur Mudry à envisager l'évolution du Super-Emeraude
en nous joignant à son équipe. L’usine clignotant a été
reprise par la SANOR connue par ses avertisseurs automobile.
Cette cohabitation automobile explique pourquoi on retrouve
sur les premiers CAP 10 des équipements tels que le relais
coupe-batterie qui était un élément Sanor extrapolé d'un relais
de phare à iode des DS Citroên, ou le voyant d'avertisseur
de dépassement de facteur de charge emprunté à un feu "stop"
d'Ami 8, puissant pour réveiller le pilote inattentionné !

Ce transfert de la SCINTEX à la CAARP et l'implantation
de tous les outillages à Beynes ont conduit tout naturellement
à concevoir le CP100/CAP 10 dans les mêmes moules,
d'où les dimensions identiques à celles du Super-Emeraude.

C'était le début de l'histoire des CAP 10 et Avions Mudry,
vue à travers les souvenirs de mon parcours aéronautique.

Avec l'aimable autorisation de Louis De Goncourt.
radioteur
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Re: La Scintex, vu de l'interieur, par Louis de Goncourt.

Message par radioteur »

Je suis tout nouveau sur cette page des avions Piel...
Je ne pilote pas mais mon premier vol a été sur Emeraude à Escoublac (La Baule).
Je suis amoureux des lignes de l'Emeraude et du super Emeraude.
Mais là n'est pas mon seul propos.
Je viens de lire les propos de Mr Louis de Goncourt, et j'ai sursauté...
La SNCASO de Courbevoie, le Vautour, ça me parle droit au coeur!
J'avais un papa qui a travaillé à la SNCASO et sur l'attérisseur du Vautour, il s'appelait Michel Orain.
Il était facilement repérable, mon père, il était obligé de marcher avec une canne. Il la cachait tant qu'il pouvait, mais sans elle point de marche. Il m'a parlé souvent de son parcour mais peu de ses collègues, peut-être l'avez vous connu? Si oui je suis sûr que vous en avez la mémoire.
Aéro cordialement,
Philippe Orain.
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cp1315
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Re: La Scintex, vu de l'interieur, par Louis de Goncourt.

Message par cp1315 »

Bonjour

Hélas, Louis de Goncourt n'est plus de ce monde pour pouvoir vous répondre.

A moins que d'autres membres sur le forum aient connus la SNCASO ?
Un avion Piel, sinon rien ....
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