Bonjour Jean-Claude,
Je suis tout à fait d'accord avec toi...
Lors de ma formation, qui ne date pas d'hier, mon instructeur de l'époque tenait à ce qu'on "sèche" les réservoirs.
Son argument était le suivant : Si un jour on se retrouve un peu court côté carburant...
(C'est totalement inexcusable quand c'est la faute du pilote qui n'a pas correctement fait son travail, mais quand c'est un plomb de chasse reçu au décollage au survol d'une palombière qui fait un petit trou dans le réservoir principal...

)
Bref, si pour une raison quelconque on se retrouve un peu court côté carburant

, ce n'est pas au dernier moment qu'il faut jongler avec les réservoirs où il devrait rester quelques litres.
Dans les conditions favorable (croisière à une altitude confortable et hors des régions trop "mal pavées") on vide systématiquement les réservoirs qui contiennent le moins de carburant jusqu'à ce que le moteur tombe en panne sèche.
(Nota, toujours d'après mon instructeur de l'époque, même si le moteur s'arrête complètement, ce n'est pas interdit puisque ce n'est pas le pilote qui éteint le moteur, mais le manque de carburant - Cet argument m'a toujours semblé passablement spécieux

)
Toujours est-il qu'en pratique, le moteur ne s'arrête pas : l'hélice continue de mouliner. Il suffit de changer de réservoir et mettre la pompe, et le moteur repart (souvent avant même la pompe !)
Résultat, à la fin du vol, on se retrouve avec tout le carburant disponible dans un seul réservoir, ce qui simplifie la charge du pilote qui se passe très bien du souci supplémentaire de changer de réservoir au moment le moins opportun.
Une autre pratique "salutaire" est de connaitre pour son avion, les paramètres de "meilleures distance franchissable" et de consommation horaire minimale.
Par exemple, si tu réduis ton O-200 à 20 pouces d'admission, ce qui devrait te donner environ 2000 t/min, la vitesse de de ton Emeraude Standard devrait perdre 25 km/h, c'est à dire passer de 195-200 km/h à 170-175 km/h...
Mais dans le même temps, la consommation va passer de 22 à un peu moins de 15 litres à l'heure...
Sans réserve, les 110 litres utilisables correspondent à 7h30 au lieu de 5 heures, et à 1250 km au lieu de moins de 1000...
Bien entendu, il n'est pas question de rechercher ces limites sans marge, que je n'ai calculées que pour montrer que le gain est notable, et que dès que les choses ne se passent pas comme prévu, il peut être salutaire de voler "à l'économie" pour se (re)constituer une marge de sécurité.
Bons Vols
Philippe Dejean